
En 1957, elle crée l’association « Jeune Atelier » qui donnera naissance au Centre de Réadaptation Psychothérapeutique (CEREP) en 1964.
L’histoire d’une institution est aussi celle de ceux qui y ont œuvré ou qui l’ont soutenue, certains déjà disparus. Une institution, grande ou petite, est toujours le fruit de la rencontre d’une histoire personnelle et de besoins collectifs dans un environnement précis et daté qui les suscite, mais elle ne survit et perdure que s’il existe une adéquation entre les uns et les autres. Le Cerep a survécu, perduré et témoigne à l’aube de son 30e anniversaire d’une vitalité remarquable. Reprendre l’histoire de chacune des institutions du Cerep ou de ses moments forts permet de mettre en lumière comment chaque fois un projet répondait à une nécessité du socius, et non pas au seul « désir » de l’un ou de l’autre. C’est une dialectique du dehors et du dedans qui a assuré la création des institutions, l’aboutissement de projets de recherche et, en fin de compte, la pérennité de l’association.
“ L’histoire personnelle est du domaine privé
mais elle s’inscrit dans l’histoire d’une génération.”
La génération qui arrivait à maturité au milieu des années 50 avait été adolescente à la fin de la guerre, ayant fait la découverte du génocide. Ayant appris à se méfier des corps constitués, à se défendre seule dans un environnement hostile, parfois dans la marginalité avec des responsabilités d’adulte. À la Libération, il fallait comprendre et réparer : ainsi sont nées de nombreuses vocations d’éducateurs, d’assistantes sociales, de psychologues, de médecins et de psychiatres.
Histoire du Cerep, Denise Weill, 1994