L’éthique dans le travail institutionnel chez Cerep-Phymentin
Notre travail institutionnel est une pratique éthique à part entière. Il ne se réduit pas à un cadre administratif ou organisationnel : il constitue un dispositif de soin et de lien, pensé pour soutenir les personnes accompagnées comme les professionnels. Il structure, rend possible, et parfois protège la relation de soin dans toute sa complexité.
Une institution comme cadre contenant
L’institution n’est pas un simple lieu d’accueil : elle est pensée, construite et ajustée collectivement, en fonction des besoins des sujets et des réalités de terrain. Elle offre un cadre structurant, sécurisant, où la répétition du quotidien, les rythmes, les rituels et les règles favorisent l’apaisement, la mise en sens et la symbolisation.
Ce cadre n’est pas figé : il est vivant, évolutif et réflexif. Il est le produit d’un travail continu des équipes, à travers la parole, l’analyse des situations, les retours d’expérience. Cette élaboration constante est une exigence éthique : elle permet d’éviter les automatismes et les dérives institutionnelles.
Le collectif comme garant de l’éthique
L’éthique institutionnelle repose sur le travail en équipe. Les décisions ne sont pas portées par une seule personne mais discutées collectivement, dans le respect des places de chacun. Le collectif devient ainsi un espace de partage de la responsabilité, un lieu de circulation de la parole, d’élaboration des conflits, de régulation des tensions.
Ce fonctionnement soutient une posture d’humilité et d’écoute, où la vérité d’un sujet ne peut être saisie par un seul regard. Il permet aussi d’interroger en continu les enjeux éthiques : confidentialité, temporalité du soin, place de la famille, équilibre entre sécurité et liberté, etc.
Un travail institutionnel au service du sujet
L’éthique du travail institutionnel consiste à mettre l’organisation au service du sujet, et non l’inverse. Toute règle, tout dispositif, toute modalité d’accompagnement doivent pouvoir être interrogés au regard de ce qu’il permet ou empêche pour la personne accompagnée.
L’institution devient ainsi un lieu de transformation : pour les usagers, qui peuvent s’y redéployer psychiquement ; mais aussi pour les professionnels, qui y trouvent un cadre soutenant, protecteur et structurant, capable de contenir les effets du transfert et de la souffrance.
Une vigilance contre les dérives
Enfin, l’éthique du travail institutionnel suppose une vigilance constante contre les enfermements : enfermement dans les procédures, dans les diagnostics, dans les catégories sociales ou médicales. L’institution peut être soignante, mais elle peut aussi blesser si elle cesse de s’interroger. D’où l’importance de maintenir des espaces de pensée, de supervision, de débat, d’écoute et d’altérité.
Une éthique de la parole et du lien
Nous veillons à laisser place à la parole, y compris celle qui dérange ou déroute. Le soin passe par l’écoute, par l’attention portée aux manifestations verbales et non verbales, aux silences, aux comportements. Il se fonde sur la relation, considérée comme lieu de transfert, de répétition, mais aussi de possible élaboration et de réparation.
Une posture réflexive et engagée
L’éthique du soin chez Cerep-Phymentin implique que les professionnels soient en constante réflexion sur leur pratique. La supervision, le travail en équipe, les temps de reprise institutionnelle, permettent d’analyser les situations cliniques et les enjeux transférentiels, pour ajuster les positions et soutenir la justesse du lien.
Un soin ouvert sur le monde
Enfin, notre soin s’inscrit dans une éthique de responsabilité sociale : il prend en compte les déterminants sociaux de la santé psychique et s’ouvre à l’environnement, aux familles, à l’école, au travail social, aux partenaires. C’est un soin engagé, qui cherche à faire rempart à l’exclusion et à redonner une place au sujet dans la cité.