COPES

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La brochure 2021 : les formations, lieux de rencontres professionnelles, construites sur des « allers-retours » entre pratiques et théories, permettent d’enrichir le regard sur la clinique. La pensée au cœur des formations évolue au fil des ans, stimulée par la richesse de l’expérience des professionnels qui viennent se former...

Un édito de Christine Ascoli, directrice du Copes : Aimer et faire l’humour

On me dit qu’il ne serait plus dans l’air du temps de parler de psychanalyse, qu’il ne serait plus concevable de laisser une place à l’inconscient, qu’il y en a même qui remettraient en cause l’existence de la vie psychique ? Ça ne peut être qu’une plaisanterie, une de ces mauvaises blagues « carambar » qui nous font bien rire parce qu’elles sont nulles, sorte de canular dont personne n’est dupe ! Et pourtant elle est si belle l’histoire d’amour de Psyché avec Éros, si follement romantique, si passionnée, elle se raconte depuis l’antiquité. Et quand ces deux-là font un bébé, il s’agit d’Édoné (le plaisir). Comment effacer de notre monde cette alliance de la vie psychique et de l’amour pour accéder au plaisir ? Allons, allons il nous faut raison garder, on ne va quand même pas nous faire croire que tout ce qui commence par psy serait évacué de nos vies ? Qu’il ne serait possible de rendre compte de la complexité si subtilement profonde d’un être humain que d’une façon lisse, anticipable et forcement réductrice ? Comment ne pas rire lorsque l’on évacue les enjeux transférentiels du soin quels qu’ils soient ? Tous les parents du monde savent qu’un soin donné sans câlin a peu de chance d’être efficace : le bon sens humain, quoi d’autre ! Alors ce qui se joue dans la rencontre entre deux êtres, ce qu’ils tricotent dans cet espace qu’ils créent ensemble et qui devient leur mode relationnel, ce qu’ils « misent » dans cet investissement tout à fait singulier, ce qu’ils en attendent, volontairement, à leur insu, qui les surprend, les déroute, les enchante, les attriste ; tout cet implicite qui se glisse dans les 6 liens humains, tout ce qui fait la magie et la richesse de l’intersubjectivité deviendrait trop menaçant pour être pensé ? Comme si l’humain pouvait se laisser enfermer dans des protocoles qui viendraient « normer » le bouillonnement pulsionnel de chacun d’entre nous ! Laissez-moi rire ! Mon rire n’est pas désespéré, c’est un rire joyeux, un peu ironique certes, mais qui raconte la confiance en l’humain dans sa capacité de faire fi de modèles préfabriqués pour lui dicter sa vie intérieure. Nous œuvrons jour après jour au Copes pour que cette protestation humaine ne s’exprime pas que dans la pathologie (individuelle, groupale, sociétale) mais dans des combats salutaires pour que le sujet garde une place centrale dans les dispositifs de soins. Nous avons eu en héritage l’humour de Monsieur Soulé, peut-être son héritage le plus indispensable dans ces temps moroses. Rire, se moquer pour se sentir vivants et libres !

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