La journée à Verdun

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Verdun : un temps fort des sorties de l'hôpital de jour Montsouris

Au-delà d’une célébration du devoir de mémoire et d’histoire, ou d’un simple point du programme scolaire à aborder à l’occasion d’un cycle commémoratif de la Première guerre mondiale, la journée à Verdun fut un temps fort des sorties de 2016 impliquant la professeure d’histoire-géographie, les treize patients-élèves, les soignants, la secrétaire administrative et la direction. Temps fort humainement parlant face à une séquence de l’Histoire toujours vivante alimentée par le travail de la collectivité territoriale à transformer ces lieux de « boucherie » en des lieux de souvenirs, de recueillement et finalement de récits. Impulsée par l’enseignante et préparée en amont avec l’équipe, cette journée s’est réalisée sous la forme d’un circuit pédagogique et a été conduite par l’enseignante d’histoire-géographie. La professeure a mis en œuvre un projet en faisant appel à une pédagogie active et en créant un support ludique et interactif. Cette approche a invité les élèves et les encadrants à pénétrer un événement historique complexe et chargé d’émotions pour une compréhension d’un épisode majeur de l’histoire de France.

Un thème étudié dans le cadre du brevet

Plusieurs élèves avaient travaillé sur la Première guerre mondiale avec beaucoup d’intérêt. L’un d'eux rêvait d’aller à Verdun. Avec la commémoration de la bataille de Verdun et pour les cent ans de cette bataille historique est né le projet d’une sortie sur les lieux. L’un des objectifs pédagogiques était de faire comprendre aux élèves les enjeux de cette bataille, son déroulement, ses résultats mais aussi les raisons pour lesquelles Verdun est devenu un tel lieu de mémoire.
Pour préparer la visite, les élèves avaient travaillé sur une carte topographique afin de repérer les lieux :

  • le bois des Caures, lieu d’attaque ;
  • les forts : le fort de Douaumont, le fort de Vaux ;
  • le village de Fleury : lieu de l’avance allemande maximale.

Ils avaient aussi visionné le film de Léon Poirier sur Verdun, sorti dix ans après l’armistice.

Le parcours comprenait la visite de quatre lieux :

  1. le fort de la Falouse, fort en arrière du front fidèlement réhabilité par des bénévoles ;
  2. le village détruit de Fleury-sous-Douaumont ;
  3. le fort de Vaux, lieu d’une résistance héroïque ;
  4. l’ossuaire de Douaumont rassemblant les restes des soldats des trois cents jours de combats.

Le parcours fut ponctué d’un déjeuner avec Mme la maire de la commune de Douaumont.

La visite des forts : réflexion du groupe sur le rôle du front et de l’arrière

Cette visite a fait prendre aux adolescents la mesure de l’intensité des batailles et des massacres si décalés pour notre regard et notre représentation contemporaine de cet univers. Ces lieux nous ont fait réfléchir aux raisons si complexes qui ont fait que les soldats ont tenu si longtemps. Un silence palpable témoignait de l’écoute attentive du groupe dans les forts. Puis, les questions et les échanges des ados fusaient, venant déchirer ce silence, pour exprimer leurs points de vue, leur ressenti, formulant des hypothèses et interprétant les scènes de vie dans les forts. Au fur et à mesure des visites, la connaissance historique se construisait à partir des traces du passé : des objets authentiques, des pièces reconstituées, des lieux de vie ou de soins et des équipement de soldats.

La nécropole nationale de douaumont : mémoire des soldats tombés à verdun

Ce lieu nous a touchés par son architecture en forme d’obus et par le choix des matériaux favorisant une qualité de recueillement. Un jeune du groupe a rapporté l’avis de décès d’un aïeul tombé aux Éparges pour aller à la recherche de sa plaque commémorative. Associant le groupe dans ce partage de l'histoire de sa famille, le jeune lui a transmis son émotion et la recherche est devenue touchante lorsque l’emplacement de la plaque fut effectivement trouvé.

Le village détruit de fleury : incarnation d'une part de la mémoire de la bataille

Verdun comptait plusieurs petits villages agricoles. Ces villages situés en première ligne, dont Fleury, sont évacués lors du déclenchement de l’offensive de février 1916 et totalement détruits lors des combats. Le village détruit est à présent dissimulé par la forêt à travers laquelle nous avons pu arpenter quelques-uns de ses sentiers sous des rayons de soleil  printaniers et découvrir les vestiges subsistant : les emplacements des maisons, l’église et l’ancien cimetière sont symbolisés.Bien que la terre garde encore quelques stigmates des obus, la nature a regagné ses droits, réconciliant passé et  présent.