Une nouvelle aventure humaine

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Les clowns de la Compagnie du OUI à l’IME depuis mars 2020

Mi-mars 2020, on lève le nez un instant : Tiens le confinement ! Oups ! Tous à la maison. Et les jeunes ? Suivi éducatif par téléphone et apprentissage du relationnel sans contact physique avec le monde des familles, des enfants qui résonnent intégralement par la parole. On tente de faire de ces appels une ponctuation, un train-train permettant aux jeunes de monter dans les wagons.

Se mettent en place des visios : premiers échanges derrière un écran. La confiance est gagnée pour ce médium, on multiplie les intervenants.

Rencontre avec les clowns Maria Tallas et Jean-Phi chef de gare d’une nouvelle aventure humaine. Surprise ça accroche, ça rit et ça vit.

Décision de prolonger cette expérience exceptionnelle dans les murs de l’établissement. On rajoute ses rails par des visionnements sur écran avec une intervention par mois dans l’établissement.

Un regard nouveau pour nous éducateurs, les jeunes entrent en relation rapidement, attendent les clowns, et pour ceux qui ne s’expriment pas les interpellent, les questionnent. Les fenêtres du train sont ouvertes et les jeunes passent la tête pour de grandes bouffées d’air.

Derrière ces clowns, pilotent Elisabeth Andres et Pascal Roubaud qui depuis plus de 10 ans, sillonnent les voies et transforment les paysages. Bagagés de nez rouges, de sourires et d’expériences, attentifs à chacun, ils ralentissent, accélèrent, détournent et rassemblent. Aux voyageurs installés ils ouvrent des perspectives, libérant les paroles et déliant les corps. Nourris d’humilité, d’heureuse sincérité, ils fédèrent. Et la destination vers les autres et vers soi-même se dévoile. Ça danse, ça bouge, ça parle, ça étonne… l’extraordinaire prime sur le trajet ordinaire.

Dans ce train pas comme les autres, l’humain est beau, grand et sans limites. Il a les couleurs de ceux qui s’y installent. Il a le reflet du monde vrai, spontané et touchant, pour peu qu’on prenne le temps d’y monter.

Comme dans tous voyages en train, nous sommes happés par les paysages que nous voyons défiler à grande vitesse. 

Maria Tallas et Jean Phi nous amènent et nous font partager leur univers qui s’introduit avec bienveillance dans notre quotidien institutionnel parfois trop statique. 

Ils nous offrent et nous demandent simplement de les rencontrer, de monter avec eux dans leur wagon de vie. Avec leur maquillage, leurs accessoires et leurs bouts de ficelle, Maria Tallas et Jean Phi construisent tout un monde imaginaire où il y a du jeu et fondamentalement une invitation à la rencontre. Dans cet espace transitionnel qui nous est offert, où se déploient le rire,l’humour et la dérision, le langage et le corps tiennent une place privilégiée pour favoriser cette rencontre. 

Maria Tallas et Jean Phi créent alors une brèche possible à la relation. C’est ainsi que Gaspard, adolescent autiste, s’en est saisi pour proposer à Maria Tallas et Jean Phi une danse chorégraphique à trois. Ce nez rouge, le plus mince qui soit, voile et dévoile. En effet, par le jeu, la stimulation de l’imaginaire, la mise en scène des émotions, les clowns permettent aux jeunes inscrits dans l’atelier d’expérimenter la relation afin de l’apprivoiser et l’appréhender d’une façon plus sereine. Nous observons alors des échanges très authentiques entre eux et les jeunes.

C’est une expérience riche que nous vivons au sein de l’IME et nous vous invitons tous à les solliciter et les faire venir dans vos établissements afin d’amener un train de poésie, de fous rires et de vie.

Mars 2021

►Un texte rédigé par Pascal Roubaud et Elisabeth Andres avec Philippe Roques et Francine Andres.

►Consulter leur site