Prise en charge

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Une première série de rendez-vous impliquant enfants et parents conduit à une évaluation des demandes et des besoins. Cette étape préliminaire permet de mettre en place une prise en charge sur mesure répondant aux difficultés spécifiques observées chez l’enfant ou l’adolescent.

La prise en charge des enfants et des adolescents se compose de six étapes, de l’accueil des demandes à la formalisation d’un projet personnalisé, en passant par des temps de consultation, d’observation et de bilan.

Accueil des premières demandes

Premier contact

La famille prend contact directement avec le secrétariat du CMPP, par téléphone ou sur place. Elle expose éventuellement l’origine de la demande et les motifs de la consultation.

En cas de délai trop long pour une première consultation, un premier rendez-vous (dit « rendez-vous d’accueil ») avec un membre de l’équipe peut être proposé pour préciser la demande de la famille et présenter les étapes à venir dans la prise en charge de l’enfant ou de l’adolescent.

Constitution du dossier administratif et médical

Lors de la première consultation, la famille doit se munir de l’attestation d’assuré social sur laquelle figure l’enfant.

Un dossier lui sera remis et certaines informations administratives seront demandées.

Le dossier médical et administratif est alors constitué. Ces informations, protégées par le secret médical, restent confidentielles.

A chaque rendez-vous au CMPP (consultation, bilan, séance de psychothérapie, de rééducation…), un montant forfaitaire fixé par arrêté préfectoral est versé par l’assurance maladie à l’Association Cerep, pour le fonctionnement de l’établissement. En cas d’absence à un rendez-vous, l’assurance maladie ne verse pas ce forfait.

Il est demandé aux familles d’être très attentives à respecter les rendez-vous pris ou à informer suffisamment à l’avance le secrétariat d’une annulation, pour que le rendez-vous puisse bénéficier à un autre patient.

Temps des premières consultations

Les premiers rendez-vous

Lors de la première consultation, l’enfant et ses parents sont généralement reçus ensemble par un médecin pédopsychiatre ou un psychologue. Chacun peut évoquer la nature des difficultés qui ont motivé la consultation et faire part de sa propre perception du « problème ».

Lors des rendez-vous suivants, l’enfant ou l’adolescent est vu seul ou avec sa famille dans une optique d’évaluation, pouvant si nécessaire donner lieu à des investigations qui lui auront été préalablement expliquées : bilan psychologique et/ou pédagogique, bilan orthophonique, bilan psychomoteur, groupe d’observation... Ce n’est qu’après cette phase d’évaluation que se décide, avec l’enfant (ou l’adolescent) et ses parents, le suivi thérapeutique à mettre en place.

L’évaluation permet une prise en charge véritablement sur mesure, au plus près de la demande et des difficultés spécifiques du patient.

Le médecin ou le psychologue rencontré lors de la première consultation demeure le référent de l’enfant et de sa famille durant la prise en charge.

Le rôle du consultant

Quelle que soit la nature du traitement entrepris, le contact se maintient avec les parents tout au long de la prise en charge par l’intermédiaire de consultations régulières, avec le médecin ou psychologue référent dit « consultant ».

Parallèlement au traitement, ces consultations permettent de réfléchir avec les parents aux moyens d’aider l’enfant ou l’adolescent dans sa vie quotidienne, de comprendre ses difficultés, de répondre de façon appropriée aux moments de crise, de prendre du recul par rapport à des exigences trop fortes, de les soutenir face à un sentiment d’impuissance, etc.

Ce travail avec la famille est au cœur de la prise en charge de l’enfant ou de l’adolescent au CMPP. L’expérience nous montre quotidiennement le caractère dynamique et mobilisateur de ces échanges qui permettent de répondre à ce qui, pour nous, demeure une nécessité : maintenir un lien de collaboration avec la famille tout en respectant l’intimité nécessaire de l’espace thérapeutique.

Temps des bilans et observations

Un bilan ou une observation a pour objectif de faire le point à un moment donné sur les capacités et les ressources de l’enfant ou de l’adolescent dans un champ spécifique, ainsi que sur ses difficultés éventuelles à les utiliser.

Diverses formes de bilans peuvent être proposées par le consultant à l’enfant :

  • les bilans orthophoniques, psychomoteurs et psychologiques qui se déroulent sur plusieurs rendez-vous ;
  • une observation individuelle ou un « groupe d’observation » pour évaluer le fonctionnement psychique et relationnel d’un enfant.

À l’issue de ces évaluations, le consultant reçoit la famille pour discuter avec elle des conclusions des bilans, et pour proposer une aide adaptée au jeune patient.

Traitement sur mesure

Définition du projet thérapeutique et élaboration du DIPEC

Le consultant convient avec l’enfant (ou l’adolescent) et sa famille d’un projet thérapeutique « sur mesure ».

Il est composé d’un ou plusieurs traitements (orthophonie, psychothérapie, psychomotricité, psychopédagogie, psychodrame), qui peuvent être individuels ou en groupe.

Conformément à la loi, ce projet de travail commun est formalisé par un Document Individuel de Prise en Charge (DIPEC- article 8 de la loi 2002-2). Il est signé par la famille et le consultant. Il a pour objet de définir les modalités de prise en charge mises en place par le CMPP et de valider le projet personnalisé proposé.

L’orthophonie

L’orthophonie s’adresse à des enfants ou des adolescents présentant des problèmes de langage, parfois liés à d’autres troubles plus généraux.

Ces troubles peuvent en effet toucher isolément ou en même temps :

  • l’articulation (par exemple, le « zozotement ») et la parole (l’enfant est difficilement compréhensible) ;
  • le langage oral : l’expression (le « parler bébé » ou un discours inadéquat, simplifié ou inintelligible) et/ou la compréhension (l’enfant n’obéit pas ou mal à une consigne donnée, fait répéter ou semble renfermé) ;
  • le langage écrit : la lecture (déchiffrage mal maîtrisé et/ou problème de compréhension du texte) et l’orthographe ;
  • un trouble portant sur la notion de nombre, le calcul et le langage mathématique peut également être mis en évidence.

Tous ces troubles peuvent conduire à des difficultés scolaires. Cependant, l’orthophonie n’est pas du rattrapage scolaire.

A noter : ces troubles peuvent toucher des enfants très jeunes, avant même la maternelle. Plus l’intervention est précoce, plus le traitement a des chances d’être rapidement efficace.

Quand un traitement orthophonique est jugé nécessaire, une rééducation individuelle ou une participation à un groupe peut être proposée à l’enfant et à sa famille.

Le travail part de ce que sait l’enfant pour le guider dans son apprentissage et se fait beaucoup par le jeu.

Ces séances, associées ou non à un autre traitement au sein du CMPP, ont généralement lieu une fois par semaine (parfois deux fois) et doivent être régulières.

La psychothérapie individuelle

La psychothérapie individuelle s’adresse à des enfants ou des adolescents présentant des difficultés d’ordre affectif dont les manifestations peuvent être très variées et s’exprimer sur le plan relationnel, comportemental, scolaire…

Les séances ont pour but d’aider l’enfant ou l’adolescent à prendre conscience des conflits internes qui entravent son fonctionnement psychique, et à s’en libérer.

La psychothérapie implique un réel engagement de l’enfant (assiduité aux séances, acceptation du cadre), soutenu par sa famille.

La psychothérapie de groupe

Les groupes thérapeutiques

II s’agit de petits groupes, d’âge homogène, animés par un ou deux psychothérapeutes. L’enfant ou l’adolescent se sent ainsi moins seul avec ses difficultés et peut s’appuyer sur les autres participants pour jouer, parler, dessiner, représenter ses difficultés, les enfants étant chacun un miroir pour les autres. Ces groupes sont « ouverts », c’est-à-dire qu’un enfant participant peut l’intégrer ou le quitter au fil des mois.

L’atelier thérapeutique à médiation théâtrale

Le groupe de jeu théâtral, animé notamment par un psychothérapeute, rassemble un petit groupe d’enfants entre 7 et 11 ans à qui est proposée une médiation par le jeu. Les enfants racontent une histoire et la jouent, tandis que les soignants leur apportent un éclairage sur les conflits qui les animent. Les temps successifs de jeu et de parole informelle permettent à l’enfant, avec l’aide des adultes, de prendre peu à peu du recul sur lui-même et sur ce qu’il éprouve, et de le vivre de manière moins conflictuelle.

Le psychodrame

Le psychodrame psychanalytique s’adresse essentiellement aux adolescents.

Il utilise les ressorts du jeu scénique. Il s’agit au CMPP d’un psychodrame « individuel en groupe » : plusieurs adolescents sont présents mais chacun joue, tour à tour, individuellement, avec un groupe de thérapeutes. La séance est encadrée par un psychothérapeute-meneur de jeu.

Dans ce type de psychothérapie, ce qui se déroule dans le jeu est un support d’expérience, de réflexion et de parole. Le but est de développer la capacité des participants à se représenter et à modifier les difficultés qu’ils rencontrent.

Les séances ont lieu une fois par semaine. La présence régulière de chacun des participants est garante de la dynamique du traitement.

La psychomotricité

La psychomotricité concerne le développement global de la personne. Elle agit sur le corps pour rétablir les fonctions physiques, mentales et affectives entravées, elle aide le patient à trouver ou retrouver un équilibre psychocorporel, à mieux prendre conscience de son corps, à le maîtriser, à en faire un instrument capable de s’exprimer et de communiquer.

Ce travail relève aussi bien de la rééducation que de la thérapie.

Elle s’adresse à des enfants et des adolescents présentant des difficultés telles que lenteur, instabilité, inhibition, troubles tonico-émotionnels, maladresse, problèmes de repérage dans le temps et dans l’espace, troubles de la latéralité et du schéma corporel, troubles de l’écriture, retards du développement psychomoteur, difficultés relationnelles…

Les séances de psychomotricité commencent en général par un bilan approfondi des capacités psychomotrices, complété par des entretiens qui permettent d’analyser l’origine des difficultés rencontrées.

En psychomotricité, on passe par l’acte, le mouvement, l’expérience, le sensori-moteur : en effet, chez le jeune enfant ou les enfants en difficulté, une notion doit être vécue pour être pensée, symbolisée. La psychomotricité offre également à l’enfant un lieu d’expression et de découverte de lui-même, favorisant son élaboration et sa créativité.

La psychopédagogie

La psychopédagogie est une pratique psychothérapeutique qui s’adresse aux enfants et aux adolescents ayant des difficultés - notamment scolaires - concernant les processus de pensée, de réflexion, de concentration, d’imagination…

La psychopédagogie utilise des médiations empruntées au monde culturel, scolaire et ludique, dans le but d’éveiller la capacité de penser des jeunes patients.

Ces prises en charge se font au cours de séances hebdomadaires (voire plus fréquentes) individuellement ou en petits groupes. L’objectif est de relancer la dynamique psychique et intellectuelle de l’enfant ou de l’adolescent.

Travail social et lien avec les partenaires

L’assistante sociale est disponible pour les familles qui souhaitent la rencontrer.

Lors de ces contacts au CMPP, elle accompagne les familles pour les aider à trouver des solutions adaptées à leur situation (recherche d’une école ou d’un internat, aide sociale, aide administrative…).

Travail de liaison avec les partenaires du CMPP

L’assistante sociale peut être en relation avec les écoles et les établissements de soins. Elle représente un maillon important dans la communication avec les écoles lorsqu’un enfant ou un adolescent ressent des difficultés dans son cadre scolaire ou lorsqu’il préoccupe ses enseignants pour d’autres raisons. En ce sens, l’assistante sociale, comme le consultant, participe et fait le lien entre le CMPP, l’école et les parents, afin de réfléchir ensemble aux difficultés qui se posent.

Elle aide à faire connaître et respecter les droits des familles.

Elle entretient notamment les liens avec les partenaires suivants :

  • établissements scolaires publics et privés ;
  • praticiens libéraux ;
  • services pédopsychiatriques hospitaliers ;
  • établissements publics de pédopsychiatrie ;
  • foyers d’hébergements de l’Aide sociale à l’enfance ;
  • MDPH ;
  • centres d’accueils spécialisés pour adolescents...

Lieu de réflexion et de recherche institutionnelle

Les différents professionnels qui exercent au CMPP, avec les stagiaires qui s’y forment dans chaque domaine clinique, coordonnent leurs soins lors des réunions hebdomadaires de synthèse clinique. Ils poursuivent une réflexion lors des réunions d’équipe et des journées d’étude sur le travail institutionnel.

Tous les psychothérapeutes ont bénéficié d’une formation psychanalytique. Plusieurs groupes de réflexion sur la théorie et la clinique sont organisés dans l’établissement. Ils procèdent à la formation permanente de l’équipe soignante. Des membres de l’équipe exercent par ailleurs des fonctions d’enseignement dans les universités, maintenant ainsi les liens entre ces dernières et notre CMPP.