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L’inspection académique de la MASESH (Mission académique pour la scolarisation des élèves en situation de handicap) a annoncé son intention de supprimer l’un des deux postes d’enseignant en mathématiques à la rentrée de septembre 2021, dans le cadre d’une suppression de postes affectant l’Académie de Paris.

Communiqué de la direction de l'hôpital de jour du Parc Montsouris

" L’hôpital de jour du parc Montsouris est un établissement de soins en pédopsychiatrie et également le principal lieu de scolarisation des adolescents hospitalisés.

L’institution y accueille une quarantaine d’adolescents souffrant de troubles psychiques graves parmi lesquels des états de dysharmonie évolutive, de schizophrénie, d’états-limites, des troubles de la personnalité, des décompensations à l'adolescence et enfin des « psychoses infantiles ».

L’hôpital de jour est un lieu « scolaire » car lorsque « ces » adolescents ont décroché du milieu ordinaire, puis sont sortis des dispositifs protégés et inclusifs de type ULIS, du fait de la gravité de leurs troubles touchant au cœur même des apprentissages et à l’activité scolaire, l’hôpital de jour représente alors un ultime lieu où soins et scolarité se conjuguent pour leur ouvrir une nouvelle voie dans leur devenir.

Le travail des enseignants qui s’y déploie est long et sur-mesure car un élève cumule plusieurs troubles en même temps, et l’interférence des symptômes dans un même groupe d’élèves ainsi que la diversité des situations rencontrées amènent obligatoirement chaque professeur à adapter son enseignement en l’individualisant pour une approche la plus fine possibles des différences.

Cet « enseignement adapté » dont le propos est d’accompagner chaque patient à devenir élève a pour effet de faire (re)naître les capacités de pensée et de parole et à faire advenir les capacités d’apprentissages.

Aujourd’hui, les conditions d’enseignement des professeurs de l’hôpital de jour du parc Montsouris sont menacées par une politique de l’Éducation nationale prévoyant de supprimer l’un des deux postes de mathématiques soit une coupe de 50 % de l’effectif en mathématiques impactant par ricochet sur la dotation d’heures de mathématiques des patients.

Cette mesure de l’Académie de Paris s’inscrit dans un plan national d’une suppression de 1 800 postes d’emplois dans le secondaire. 

Face au risque de dégradation des conditions de travail des enseignants, Nous, soignants et enseignants de l’hôpital de jour du parc Montsouris alertons les autorités de l’Académie de Paris des effets préjudiciables de l’application d’une telle mesure sur la prise en charge scolaire de mineurs en situation de handicap.

Face à l’annonce d’une telle mesure, l’hôpital de jour du parc Montsouris soutient les familles des patients représentées par l’APACM en signant la pétition en ligne.

« Au-delà de la situation de l’hôpital de jour, il s’agit d’alerter sur une mesure budgétaire généralisée touchant l’ensemble des établissements scolaires du second degré dans un contexte social profondément ébranlé par la crise sanitaire depuis 1 an.

Aujourd’hui, plus que jamais la présence d’enseignants en nombre est essentielle pour assurer le futur de notre société et permettre à chacun d’y trouver sa place » (Présidente de l’APACM). "

Les parents ne cessent de se mobiliser : entre pétition et courrier

►Le 17 mars 2021

Lettre des parents des adolescents de l’hôpital de jour du parc Montsouris et l’APACM (Association des parents et amis du Cerep Montsouris) à l'attention de Madame l’Inspectrice académique de la MASESH, madame Lafarge-Villain - Académie de Paris.

Madame l’Inspectrice,

Nous, parents des adolescents scolarisés à l’hôpital de jour du parc Montsouris (Association Cerep-Phymentin), sommes rassemblés autour de cette pétition que nous vous adressons aujourd’hui.

Ici le lien : https://www.mesopinions.com/petition/sante/mobilisation-contre-suppression-poste-enseignant-hopital/130195

Nous nous trouvons en effet aujourd’hui unis dans ce combat pour donner à nos enfants hospitalisés la chance de continuer à s’instruire et à préparer des diplômes malgré leurs troubles.

La présence de professeurs de l‘Éducation nationale au sein de l’hôpital de jour constitue le lien indispensable avec le milieu scolaire ordinaire, elle garantit à nos enfants la possibilité de s’inclure à nouveau dans ce milieu lorsqu’ils seront prêts.

C’est l’objectif de l’hôpital de jour que de permettre à nos enfants de trouver leur place dans une société que l’on espère de plus en plus inclusive.

Pour cela, il faut que le travail des enseignants puisse continuer selon les modalités définies par le protocole thérapeutique ; pour chaque jeune, un parcours scolaire pensé en fonction de ses capacités psychiques du moment.

Le maintien de tous les postes d’enseignants à l’hôpital de jour du parc Montsouris est donc primordial pour donner à nos enfants les mêmes chances que les autres de réussir. C’est un droit que la loi leur accorde.

En espérant que vous percevrez tous les enjeux vitaux pour nos jeunes qui sous-tendent notre requête, nous vous prions de croire, madame, à l’expression de nos sincères salutations.

►Le 12 mars 2021

Les parents des adolescents soignés à l’hôpital de jour du parc Montsouris (association Cerep-Phymentin), regroupés au sein de l’APACM (Association des parents et amis du Cerep Montsouris) s’insurgent contre la suppression d’un poste d’enseignant à la rentrée 2021 dans la structure de soins où leurs enfants sont suivis.

En effet, la plupart de ces enfants ont expérimenté auparavant divers dispositifs mis en place par l’Éducation nationale (ULIS, AVS, Gevasco) qui ont montré leurs limites. Leur admission à l’hôpital de jour est souvent la résultante d’un parcours scolaire douloureux en milieu dit ordinaire, marqué par le rejet et les échecs.

À l’hôpital de jour, la scolarité qui leur est proposée tient compte de leurs difficultés psychologiques, de leurs angoisses, de leurs lacunes.

En lien permanent avec l’équipe soignante, les enseignants reçoivent les jeunes en très petits groupes et leur permettent de reprendre confiance en leurs capacités, de retrouver le plaisir d’apprendre sans craindre le jugement.

Supprimer un poste d’enseignant dans ce type de structure revient à faire fi de ce dispositif élaboré pour des adolescents en situation de handicap.

Le discours politique qui promeut depuis des années l’inclusion scolaire des enfants handicapés se trouve en grande partie décrédibilisé par de telles mesures, considérant qu’il n’y a pas de besoins spécifiques pour ces enfants-là.

Supprimer un poste de mathématiques à l’hôpital de jour Montsouris revient à confier la charge de 40 adolescents aux profils scolaires et psychologiques extrêmement différents à une seule personne.

Cela ne nous semble pas acceptable, en tant que parents, car cela représente une régression dans les soins et la scolarité prodigués à nos enfants.

APACM

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Pétition en ligne